mékéstuboisdoudoudisdonc ?
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   Temporalité : l'action se déroule à partir du 12 octobre 2021
Une explosion dans le Sud de Londres a ravagé une partie de la zone : à cause de l'accident d'une centrale electrique, c'est ce qu'on dit.

Une poignée de la population qui connait l'existence de la magie, pense détenir la véritable version de ce méfait.
Et si la vérité était encore ailleurs ?

Londres semble continuer son rythme de vie inlassable, sans se douter de ses pertes de mémoire.
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MessageSujet: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyDim 2 Juin - 21:50



Pas letempspasletempspasletemps ! Il murmurait tout bas en crachant des "bwark hark !" à chaque fois qu'il ne disait pas "pasletempspasletemps !" une patte portée à son poitrail et les yeux hagards. Puis il s'arrêta en la voyant : celle près de l'arbre.

— Bwark hark ! Vouz z'auriez pas une cigarette ? Il renifla dans un énième "bwark"

— Une cigarette ? demanda la petite fille craintive. Le lapin ouvrit grand ses yeux injectés de sang.

— Oui une cigarette une cigarette ! J'ai besoin d'une bwark cigarette !

— J'en ai pas.

— Vous devriez en avoir une ! lui reprocha le lapin. Timide, la petite fille se justifia.

— Les petites filles doivent pas fumer.

— Ah oui ?! Ah oui ?! Et depuis quand ?!

La petite fille se tut, parce qu'elle ne savait pas depuis quand. Le lapin tapa de son pied sur le sol, visiblement irrité.

— Vous me devez donc une cigarette, allez la chercher !
— Mais... comment ?
— Ce n'est pas moi qui doit savoir comment, c'est à vous de chercher !


La petite fille se rassit sur l'herbe. Trop intimidée par la virulence du lapin, elle cacha son visage dans ses mains.

— Je sais pas... J'étais à ma maison, avec Loana... sanglota-t-elle entre ses doigts
— Maison ?! Il redressa sa tête, le museau reniflant, regarda les alentours du grand champ.
— Je ne vois aucune maison ici ! Vous mentez! Vous n'avez pas de cigarette, et maintenant vous mentez, bwark !
— C'est pas vrai je mens pas !
S'écria la petite,. Elle releva son visage en colère.
— Vous êtes un méchant lapin ! Méchant ! J'avais ma maison et puis plus rien ! C'est à cause de vous tout ça ! Même si j'avais une cigarette ben je vous la donnerais pas !

— Ooooh mais ça suffit ?! Quelle peste ! Puisque c'est comme ça, je m'en vais !

Voyant qu'il se retournait pour partir, la petite fille se releva, redevenue inquiète.

— Attendez partez pas ! S'il vous plaît partez pas !

Le lapin s'arrêta sans dite un mot. Il tapa à nouveau sur le sol meuble avec sa patte.



— Je... Je m'appelle Clare. Je regardais la télévision avec Loana et puis, je sais pas comment je suis arrivée ici. J'ai un peu peur et je...comprends pas... pourquoi Loana est pas là... et... et... des larmes remplirent son regard perdu. Elle se remit à sangloter sans plus pouvoir s'arrêter. Le lapin maugréa, les yeux levés au ciel.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyDim 2 Juin - 23:01

- Et ça pleure, et ça pleure, dit le lapin en pleine crise de lassitude. Ce n'est pas comme ça que vous allez avancer dans la vie, mon petit ..., il sort son gros gros téléphone pour regarder l'heure sur son écran. J'ai pas l'bwark temps pour ces conneries, moi ...


Regardant la petite avec un mélange de pitié et de dédain, il commence à faire longuement défiler les contacts de son répertoire. Finalement il presse son coussinet sur un nom et place le haut parleur à quelques centimètres du creux de son oreille :


- Oui ... C'est moi, oui ... Bien ... Oui, oui ... J'ai pas le temps. On voit ça plus tard Chéri, bwark ... tu m'envoies le valet fissa S-T-P, j'ai un problème urgent là et j'ai pas le temps. Voilà. Merci.


Le lapin met fin à son appel, d'une pression précieuse sur son écran. Rangeant le téléphone dans son veston, son regard retombe sur la petite Clare et il soupire profondément.

- Qu'est ce qu'il faut pas faire ... BwarK ..... Bon, tu m'as trouvé une cigarette ?, demande-t-il inquisiteur, la sondant de ses gros yeux.

Un bruit sautillant de trousseau de clés le fait soudain délaisser sa victime, et il se tourne vers le tout jeune homme qui arrive en courant dans son costume de valet.

- Toi ! Tu as mes cigarettes ?


- Vos cigarettes ...?


- Oui, tu sais, la fumette - il mime le geste avec sa patte, agacé - le paquet de cigarettes,


- Mais personne m'a dit que ...


- Mais comment il faut te le dire ? Tu crois qu'il y aura toujours quelqu'un pour te dire ?

Le jeune garçon, qui a les cheveux gris sous son chapeau énorme, ne trouve pas quoi lui répondre et baisse les yeux sur ses longues chaussures, piteux.

- Bon. Et y a la p'tite, là - il désigne la petite Clare d'un vague mouvement du museau - elle a trop regardé la télé, bwark, elle croit des choses ... Enfin bref, tu l'aides à me trouver une cigarette parce que j'ai rendez-vous je suis pressé.

Le jeune, aussi dépité que la gosse, la regarde d'un air perdu.

- On a combien de temps ? Il demande, protocolaire.


- On n'a PAS le temps ! Il jette de nouveau un oeil à l'heure qui tourne. Je viens de dire qu'on m'attend. Oh mais attends ... Il se tape la poche. Oh my god. Il en extirpe triomphant, une petite boite en fer qu'il ouvre en précipitation et sort une cigarette qu'il coince entre ses dents.

Tu as du feu ?







Le jeune fouille dans ses nombreuses poches, en stress, pendant une longue très longue minute.

- Bwark ... Il a pas de feu ... Il a pas de feu !

Demande-lui si elle a du feu.


Fang Valet croise le regard de la petite Clare et hausse un sourcil.


- C'est juste une petite fille. Elle ne devrait pas avoir un briquet.




- Mais qu'est ce que tu en sais, toi, de ce qui devrait de ce qui ne devrait pas ?, il tire anxieusement sur sa cigarette comme si de ce fait il pouvait vraiment la consumer. Dis-lui de me trouver un briquet.


Les yeux roulant dans leurs orbite, Fang s'approche de Clare pour lui parler :


- Il faut absolument qu'on lui trouve un briquet ... Sinon .... Il hésite, mais continue tout bas sur un ton de plus en plus désolé : Il risque de vraiment mal le prendre ... Et s'il arrive en retard à cause de toi il te le fera sûrement payer toute ta vie .....
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMar 4 Juin - 0:19

C'est un radeau nul
Une part de rien
Un rien qui va, part là où nul ne va
Un nul part, un mot qui n'existe pas


- - - - - - -


L'arbre siégait près d'elle. Le lapin effrayait la petite file autant que les branches au dessus d'elle qui la recouvraient de leur ombre. Alors elle avait à nouveau caché son visage de ses mains tout le long où elle pleurait, debout au milieu de ce grand champ.  
Pour s'offrir du courage et sécher ses larmes, elle répétait : "c'est pas ma faute, pas ma faute à moi", très concentrée, et surtout très terrifiée à l'idée que le lapin décide, tout à coup piqué d'une rage incompréhensible, de se ruer vers elle.

Elle se focalisait sur ses paumes posées sur ses joues. Un vent bizarre soufflait sur ses cheveux, très doux, pour leur donner la même impulsion que celle des draps sur une corde à linge. Puis elle entendit courir. Entre l'espace de ses doigts, elle aperçut un jeune homme. Il lui faisait penser à un lutin des champs. Il avait un grand chapeau, aussi de grandes chaussures et des poches qui faisaient du bruit ; mais surtout, en dépit de sa frayeur, Clare admettait le trouver chouette...

Dans un bwark ! de plus le lapin venait de dénicher sa foutue cigarette. Pas assez : il exigeait maintenant un briquet ! Avant que la petite Clare puisse se révolter, le valet s'approcha d'elle. Il se pencha élégamment vers elle sans que son chapeau tombe. Le tissu de ses vêtements miroitait comme du velours.


Il faut absolument qu'on lui trouve un briquet... dit-il de sa voix qu'il tenait d'écouter. Sinon... (il parla encore plus bas) Il risque de vraiment mal le prendre... Et s'il arrive en retard à cause de toi il te le fera sûrement payer toute ta vie...

Toujours cachée entre l'espace de ses doigts, Clare l'observa, farouche. Il était tellement plus grand qu'elle, il semblait si habitué par l'endroit. Et son costume de valet lui allait bien, ce qui était bizarre dans un lieu pareil, avec ce grand champ, au centre de rien de connu.

— Mais je sais pas où faut aller... finit-elle par chuchoter à son tour, imitant sa façon de parler en espérant que ça la rendrait, elle aussi, un peu plus grande.

Mais le vent souffla plus fort, et les branches de l'arbre mugirent tel un immense pachyderme à l'agonie. En dépit de tous ses efforts, la petite Clare n'était pas assez courageuse, pas assez au fait de comment bien courir dans un champ, sinon elle se serait déjà enfui : mais rien que de s'imaginer cavaler au milieu des épis qui se rependraient à l'infini, elle ne put s'empêcher d'attraper la main du jeune homme, honteuse, la tête rabaissée.

— S'il vous plaît... le briquet, vous le cherchez avec moi ? S'il vous plaît... qu'elle dit d'une petite voix, évitant leur regard à tous les deux, surtout celui du maudit lapin.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMar 4 Juin - 16:05

Le jeune Fang, lui, ne se souvient pas. Depuis quand il est ici, ni comment c'est arrivé. On lui a dit qu'il était là depuis toujours, qu'il devait juste servir le lapin, et les autres ... C'était il y a bien longtemps maintenant, et il a fini par oublier même le visage de ses parents. Mais ont-ils seulement existé ? Ne les a-t-il pas juste vaguement rêvés, pour justifier qu'il ne se sentait pas à sa place ici, n'aurait-ce pas été plus simple de s'inventer une autre vie, ailleurs, où rien de tout ça n'existerait, où tout serait plus simple ... une vie normale ...


- Mais je sais pas où faut aller ...

Un murmure soufflé par le vent, il retient son chapeau d'une main. Dans l'autre, celle de la petite se réfugie et il la serre doucement, le visage impassible, comme si ce contact ne le ramenait pas à la certitude qu'il n'est pas un valet, que les lapins ne parlent pas, ne fument pas, ne malmènent pas les enfants égarés.
- S'il vous plaît... le briquet, vous le cherchez avec moi ? S'il vous plaît...


Les épis font des vagues dans un océan de soleil.

Fang tient toujours la petite main, tandis que le lapin exaspéré reprend son cinéma :

- Bwark ... C'est trop tard de toute façon ... Je suis officiellement en retard ...
Il fusille du regard l'adolescent, et l'enfant, qui se tiennent là.
Les moustaches vibrantes, mâchouillant sa cigarette, le lapin passe devant eux et s'arrête aux pieds du grand arbre. De sa patte, il cogne trois petits coups secs sur le tronc. Le tronc gronde. Le sol gronde. Sous le regard de tout le monde, l'arbre force et extirpe ses racines du sol, grinçant dangereusement. Le lapin ne bouge pas, ni le valet qui tient toujours la main de la fillette, et bientôt les racines se dressent comme les antennes curieuses d'un énorme escargot, révélant son secret, un passage comme une large bouche qui s'enfonce dans l'obscurité humide ...

- Il faut que j'y aille, dit le lapin au bord du gouffre, avec un dernier regard pour eux, dans une angoisse certaine. Tu me l'emmènes chez le Boucher.
- ...
- Tu prendras la facture.


Et il se faufile, avalé dans l'arbre qui replonge aussitôt ses racines dans la terre.

Fang, malheureux, regarde la petite Clare au bout de son bras. Et il serre un peu plus sa main. Il ne voudrait pas qu'elle lui échappe, et qu'il ne puisse pas encore une fois, satisfaire les désirs intraitables de son maître.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMer 5 Juin - 20:25

Tout allait trop vite.
Le briquet avait été très important. Plus maintenant.
En retard . Mais ce lapin était en retard pour quoi ?
Et lorsque l'arbre se mit à bouger, la petite Clare lâcha un cri de frayeur. Elle recula par reflèxe, mais la main du garçon la tenait, et peut être qu'elle ne devait pas réculer, au risque de faire trembler de rage le sol qu'elle voyait s'ouvrir sous les racines ; effrayant ! Les lèvres closes, si closes qu'elles dessinaient une fine ligne blanche, elle serra plus fort la main du jeune homme. Le lapin lui jeta un dernier regard qui faisait peur, avant de sauter sous terre.

Le boucher avait-il dit.

Ce nom avait donné la chair de poule à Clare.

Le boucher.
Elle leva ses yeux vers le garçon qui était devenu malheureux. S'il obéissait au lapin, c'est qu'il devait avoir peur, lui aussi. Clare le comprenait : rien de d'imaginer encore les gros yeux injectés de sang du lapin la fixer,  elle craignait qu'il remonte !


— Je veux pas rester ici... On doit pas rester ici.

Elle se frotta les yeux de sa main libre, parce qu'elle avait encore envie de pleurer.

— Je veux retourner à ma maison... Elle renifla doucement, lui lançant un regard suppliant. — Vous vivez ici, alors emmenez-moi à ma maison s'il vous plaît...

Elle était juste très fatiguée. Elle ne voulait pas réfléchir à pourquoi le valet vivait là. Il y avait juste sa main réconfortante dans la sienne. Peut-être qu'il n'allait pas l'y emmener, ou qu'il lui dirait que c'était impossible ?
Mais, au contraire, le valet se mit plutôt à marcher avec elle pour la guider. Interdite, la petite Clare respecta son voeux de silence...

Le lapin et l'arbre menaçant étaient derrières eux dorénavant. Le vent n'avait plus rien de terrifiant. Il semblait jouer à chatouiller les épis qu'ils traversaient tout deux. Clare se sentait le coeur un peu plus léger maintenant qu'ils s'éloignaient des horribles choses. Elle s'imaginait déjà retrouver Loana et ses parents. Elle commençait à se dire que, si le garçon le voulait, elle proposerait à ses parents de l'adopter. Alors ils vivraient tous ensemble et le garçon n'aurait plus à s'inquiéter du méchant lapin : les lapins de son jardin étaient des peureux qui ne parlaient jamais !

A mesure qu'ils marchaient, des roseaux remplacèrent les épis de blé. Au sol, des nervures sinueuses d'eau se rejoignirent pour former un étang d'un bleu turquoise merveilleux sur lequel flottaient des nénuphars dorés. Puis les roseaux devinrent de plus en plus gros, aussi hauts que des arbres ! Ils créèrent une forêt couleur chocolat qui faisait ressortir les reflets d'or des nénuphars. Clare entendit subitement le bruissement de feuilles dans l'ombre de l'étrange forêt.

Fssst, fsst ! Que le bruissement faisait.
De plus en plus fort, il se rapprochait, comme si quelque chose courrait à une allure impossible. La petite Clare pressa le pas, la tête baissée. Elle rentrait à la maison, elle ne devait penser qu'au fait qu'elle rentrait à la...



AH AH ! cria une femme. Clare cria à son tour. Une épée les menaça. La silhouette qui les tenait en joug se détacha doucement d'entre les roseaux.

Grande, élancée, elle avait de longs cheveux sombres. Elle portait un jean super propre malgré l'habitat que les entourait, des belles baskets aussi noires que son t-shirt qui semblait flotter dans le même sens que la végétation. Le plus étrange, c'était son visage, caché derrière un masque blanc et rouge de chat très loufoque.  


En garde ! En garde maudit valet ! Pesta-t-elle de façon très théâtrale, sautillant, une main sur sa hanche, l'autre brandissant l'arme vers le garçon. Elle traça sa menace dans le vide, fsst ! fsst ! créant ce même bruit que Clare avait entendu plus tôt.

— On... On veut pas d'ennuis gentille madame ! Promis ! Le gentil valet me remmène juste à ma maison... glapit la petite Clare

Lentement, la grande fille tourna son visage masqué vers elle, comme si elle la remarquait pour la première fois.

— Madame ? L'élégante fille pencha sa tête sur le côté. Dans un souffle parfaitement audible, elle ajouta — Gen-til va-let ? Alors elle éclata de rire.

— Ah ah ! Oh HA ! Oh nan mais HAHA, vraiment ! Très amusée, l'élégante fille se pencha un peu vers la petite Clare, ses cheveux flottant dans le vent, son épée toujours pointée sur le valet, et uniquement sur lui.

— Tu crois que le valet est ton ami ? Tu ne sais vraiment pas où il t’emmène ?

Clare balbutia, lançant un regard perdu au valet.

— Il.. mais c'est mon ami... s'efforça-t-elle à dire, plein d'espoir.

— Le valet n'est l'ami de personne. Il t'a menti. Oh oh ! Maudit Valet ! Maudit ! Tout de go elle se redressa, répéta son manège "En garde ! En garde maudit Valet ! " cracha-t-elle comme un chat au dos rond qui fait 'fhht fhht ! en sautant sur place.

— Il... mais non... murmura Clare. Ses petits yeux tout rougies d'avoir jadis trop pleuré, elle jeta un autre coup d'oeil au Valet, sa main toujours dans la sienne. Elle donna l'air de ne plus savoir mais, surtout, d'avoir reçu ce coup d'épée imaginaire qui n'arrivait pas, parce que l'élégante femme ne faisait qu'agiter son arme en l'air... alors pourquoi est-ce que le coeur de Clare avait maintenant si mal ?
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyJeu 6 Juin - 18:22

C'était un long chemin qu'on pouvait parcourir en un rien de temps, ce n'était qu'une question de regard, ou une question d'envie. Ils marchèrent ensemble lentement, le vent dans les oreilles, et la main de Fang ne lâcha jamais celle de la petite Clare. Ni lorsqu'il l'aida plusieurs fois à sauter par dessus le cours d'eau, ni lorsque plus tard, sous la menace de la chatte, il recroisa ses yeux sombres, lourds d'un espoir qui a peur de se retrouver soudain brisé.



-----

- Laisse-moi passer, lâche Fang à la fille masquée, d'une voix déterminée. Tu sais que ça ne finira pas bien. 

- Tu veux dire, pour elle ?, le nargue-t-elle, son épée toujours dressée. Tu te crois fort, depuis que le Roi t'a anobli, mais à ton avis que fera-t-il, quand il s'apercevra que tu l'as laissée s'échapper ?

- Le Roi ne sait rien. Il ne l'a pas encore vue. C'est le lapin qui m'envoie.

Elle rit derrière le masque.

- Tu es toujours aussi naïf. Comment crois-tu qu'elle est arrivée ici ?

- ...

- Le Grand Banquet est pour demain, tout a déjà été prévu depuis longtemps. Et tu ne l'emmèneras pas.


Face à celle qui s'adonne encore à ses entrechats, il avertit d'un grondement sourd, les babines retroussées révèlent ses crocs luisants.


- Tu montres enfin ton vrai visage ... Mais ça ne suffira pas, cette fois. La pointe de la lame vient se planter sur la poitrine du valet qui ne bronche pas. Laisse-la partir, ou tu ne sortiras pas vivant de cette forêt.

- ... Tu as oublié comment je t'ai vaincue la dernière fois ?

- Personne n'oublie, Valet ... Sans baisser sa garde, et dans un geste d'une grâce publicitaire, la chatte relève son masque sur ses cheveux, dévoilant un visage qui n'existe plus. Des yeux, sinon des orifices à vif, une bouche informe aux lèvres déchirées, s'étire comme un sourire trop large qui révèle la brillance de ses dents parfaitement alignées.

- Le peuple te hait, Fang. Tu n'es plus le même ; depuis qu'ILS t'ont juste asservi, bon chien docile que tu es ...  Mais tu n'as aucun pouvoir, tu n'es rien pour EUX ...


- ...TU MENS ! Blessé dans son orgueil, le garçon-loup gronde de plus belle. La main se serre, écrasant les petits os.

- Pose-toi les bonnes questions, reprend la chatte. Libère la fille, tu n'as aucune idée de ce qu'elle représente.



Le temps de son hésitation, dans un sursaut agile, la lame se retrouve sous sa gorge, le pousse à s'écarter. La chatte de sa main libre, à saisi celle de la fillette qu'elle tire à elle. Fang s'il se retrouve coincé, le tranchant de la lame entamant légèrement sa peau, ne lâche toujours pas les petits doigts de Clare.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptySam 8 Juin - 2:09




"La cour pleine de roses et de gens.
C'était le passé.
Que nous avons oublié
Aujourd'hui, nous ne connaissons que les épines et le sang."

Chanta une voix.
Puis elle rajouta
"Tu as oublié ?"

Peut-être que les roseaux pouvaient parler dans ce monde ?
Peut-être qu'elle ne faisait que rêver ?
Peut-être, "Vous avez oublié !" oh... si, elle l'entendait très bien, cette voix ! Perdue, elle les regarda tout deux, mais ils ne semblaient pas l'entendre.

Malmenée par leur dispute, Clare préféra fixer le sol. Elle se demandait si elle allait mourir... si c'était l'heure de sa mort.

"Il a oublié.
S'il savait, il aurait si honte !"

"Quoi ?!" Voulut-elle demander.

"Shhhhht ! Laisse-les se disputer. Ceux qui vivent ici depuis tellement d'années adorent se disputer."

"Mais ils vont me tuer !" pensa-t-elle à nouveau.

"Oh non, non, pas toi..." répondit la voix lutine.

Les sourcils froncés, Clare voulut crier. Tout ça n'était pas juste... Elle n'avait rien fait. Cherchant à se dégager du Valet, celui-ci la tenait trop fermement. Elle ne savait pas comment elle avait pu aimer cet odieux personnage ! Maintenant, elle le détestait, elle le détestait tellement ! La colère commençait à remplacer la peur...


— Personne n'oublie, Valet ...

"Elle se trompe", souffla la voix amusée que nul autre que Clare n'entendait.

La femme souleva son masque.


"Ne regarde pas !" Rajouta la voix. Mais Clare n'eut pas besoin qu'on le lui dise. Elle venait déjà de fermer les yeux ! Ils se disputèrent :

— Libère la fille, tu n'as aucune idée de ce qu'elle représente !

Le grondement inhumain de l'autre. Du mouvement. Clare ravala ses cris de douleur. Elle ne rouvrit pas les paupières parce que la voix lui répétait : "garde tes yeux fermés ! Fais moi confiance !" Mais la femme masquée venait de lui attraper la main, et le Valet la tenait toujours, et elle avait si mal... Un pleur roula dans sa gorge. Elle allait vraiment mourir...

Alors Clara pensa à sa maman, à son visage, à son sourire, et cette douceur avec laquelle elle lui coiffait les cheveux.

"Bientôt, tu devras ouvrir les yeux."


— Je veux juste voir ma maman... murmura-t-elle.

Ouvre tes yeux.

Tirée de part et d'autre, Clare obéit malgré tout. Un éclair zébra l'air et se faufila entre ses jambes. C'était un animal roux. Un étrange renard au museau court, magnifique mais aussi très effrayant. Il leva son visage aux immenses yeux miel vers elle.

"Bouh !" Plaisanta-t-il sans avoir à ouvrir la gueule. Il grimpa sur sa jambe comme un singe terrible. Aussitôt, Clare sentit une énergie émaner des tréfonds de son corps. Elle se réveillait. Un mélange de rage et de joie qu'elle connaissait, qui faisait comme partie intrinsèque d'elle. Cette énergie escaladait le long de son dos puis ses bras pour gagner ses paumes.
CrAC ScRaaaaRCH ! L’électricité parcourt ses doigts sous la forme d'une décharge foudroyante : si puissante qu'elle envoya voler la femme et le Valet. L'une retomba dans une touffe de roseaux, l'autre dans une flaque de l'étang.

"Ah ah AH !" s’esclaffa l'étrange renard. Il continua de grimper sur le dos de Clare, puis s'enroula autour de son cou avec une précaution calculée, ses pattes griffues, toutes douces, accrochées à son épaule sans lui faire le moindre mal. Clare était percluse face à ce qu'elle venait d'accomplir, et l'étrange renard déposa son museau contre sa joue pour la réconforter, avant de rire encore.

" hA hA hA ! Ils font moins les sérieux tout à coup, hein ?! Pfpfpfpft" Il tira sa petite langue pour se moquer d'eux. Mais si Clare pouvait l'entendre, il ne parlait pas à voix haute.

La jeune femme à terre se redressa avec difficulté, ses longs cheveux tout emmêlés devant son visage défiguré. A la propre surprise de la petite fille, lorsqu'elle vit le renard, elle s'agenouilla, la tête baissée, replaçant son masque sur son visage.


— C'est un honneur... dit-elle à l'étrange renard. Celui-ci la regardait sans rien dire. Ses yeux miel s'ouvrirent en grand. Loufoque, un sourire anima ses babines, un sourire à la fois immensément intimidant, effrayant et magnifique.

— Qu'est-ce que c'est ? Ne put s'empêcher de demander Clare, sans croire que sa question était déplacée. Le renard, en tout cas, ne sembla pas s'en offusquer.

— Un esprit, un vieil esprit... chuchota la femme masquée qui gardait la tête baissée ; c'était la première fois que Clare la voyait intimidée.

— Esprit de qu... Mais la petite Clare n'eut pas le temps de terminer.
L'esprit sauta à terre sans prévenir. Il fila à une vitesse inhumaine vers le Valet. Soudain il bondit, les pattes en avant, et referma ses crocs sur la gorge du Valet. Clare glapit. Horrifiée, elle couvrit sa bouche de ses mains. La femme masquée assista à la scène, figée, comme interloquée. Du sang coulait de la gorge du Valet. Les grands yeux du renard au museau court fixaient le garçon sans aucune animosité, pareils à deux puits sans fond, vertigineux. Puis le sang cessa... Clare crut discerner un murmure dans le vent : c'était la voix de l'esprit qui leur parlait : à elle et au Valet.

"Je suis déçu. Déçu.
Tu as passé trop de temps ici.
Mais ce n'est pas une excuse.

Tu devrais avoir honte

souviens-toi. "

Clare sentit une secousse. Or ce n'était pas le sol, c'était en elle ; elle vacilla, la tête assénée d'émotions multiples. Des images défilèrent si vite. Il y avait

ce garçon, c'était le Valet. Sauf qu' il n'était plus le Valet.
Juste une entité différente. Pas un être humain, pas du tout. Elle lui tenait la main, là encore. Il lui désignait le sommet d'une montagne immense cernée de brume.
"Notre maison est là bas". Elle acquiesçait avec beaucoup de calme.
Les champs n'avaient pas de roseaux, ni de blé. A leur place, des fleurs d'une couleur non définie qui n'existaient pas dans ce monde, ni dans le monde de Clare. Un train passait au loin, lâchant sa vapeur d'un bleu rougeâtre. L'éclair orange courait dans le champ : les cheveux roux, sous les traits d'un gamin mutin à l'allure d'un renard, et ce n'était pas du tout un humain, lui non plus. Eux non plus.  Le renard, il ne le côtoyait que de loin... un simple ami qu'ils évitaient, par principe.
Ils étaient des esprits.

Frère et soeur, elle, avec sa chevelure comme un soleil châtaigne, elle s'amusait à faire gronder les nuages. Lui, ses mèches couleur des roches froides du sommet de la montagne...

souviens-toi.

Clare tomba à genoux, couvrant son visage de ses mains. Les souvenirs étaient insoutenables... Ce n'était pas possible... se disait-elle " pas-possible." Pourtant, elle se souvenait très bien, maintenant. Le sang qui avait coulé du cou du Valet n'existait plus. Le renard rouvrit ses crocs pour libérer la gorge redevenue intacte du Valet. Il posa son petit postérieur de renard à terre, clignant des paupières.

"Salut." souffla-t-il au Valet.

Alors que Clare, agenouillée, prostrée, était trop blessée, blessée par une étrange rage, celle d'une étendue de douleur qui lui faisait maintenant haïr tous ceux qui se trouvaient là : surtout lui.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMar 18 Juin - 0:09

Je suis déçu. Déçu.
La tête renversée en arrière, dans un cri silencieux. Le chapeau est tombé dans l'eau, il s'enfonce lentement, avalé par l'eau bleue
Tu as passé trop de temps ici.
Ca ne fait pas vraiment mal, c'est juste une illusion - le regard au plus loin, semble vouloir saisir un détail qui s'échappe - cette sensation de la conscience comme un filet qui lui, s'enfuit, qui se déroule en sens inverse pour tout revoir une dernière fois, retrouver l'origine de toutes les choses ; mais si vite que rien ne peut plus s'imprégner, tout s'en va, tellement vite, mais ou ça
Mais ce n'est pas une excuse.
L'impression inquiétante du vide qui remplit de rien, quand tout est devenu vague et lointain ; où suis-je, qui suis-je ... Dans le silence assourdissant, j'entends encore cette voix qui me dit


Tu devrais avoir honte

Un moment de flottement, tant de calme, puisque tu me pardonnes je ne voudrais jamais revenir, reprends-moi, je suis là,



souviens-toi.



Il se souvient d'un monde où tout ça n'a plus d'importance. D'un monde à la source de toutes les vies, dans toutes les dimensions, comme autant d'explorations de toutes les possibilités. De tous les scénarios qu'on pourrait inventer, pour jouer ou souffrir, pour apprendre. Approfondir, comprendre, payer ou lâcher prise. Dans ce monde là, la pensée créée la vie, il n'y a qu'à suivre les mouvements des étoiles jusqu'à l'alignement voulu, à ce moment parfait pour encore exister.

Il se souvient de la montagne confiante
entourée par la brume qui rapporte d'ailleurs les milliards de secrets
ceux qu'il aime écouter et qui le font rêver à une prochaine fois


Il se souvient de cette main dans la sienne, qu'il ne voudrait jamais lâcher, qu'il est heureux de retrouver parfois au fil de certaines vies ...



souviens-toi.

Le vertige d'une chute, le ressac de la mer, une bouffée d'air intense ...

Il ouvre les yeux, ébloui. Ses vêtement sont trempés, il est tombé dans l'eau ... Avant d'oublier la légèreté de sa nature qu'il va perdre ici bas, il le reconnaît, ce regard couleur de miel, la bienveillance mutine
" Salut. ", lui souffle le renard , son visage immobile étrange, indissociable à présent, de celui de l'enfant des champs ; bien plus qu'un simple enfant,
" Rien de tel qu'une petite séance d'acupuncture
pour se remettre les idées en place, pas vrai ? "
, ricane-t-il, malicieux, avant de fuir en quelques bonds, disparaissant en un clin d'oeil au travers des roseaux. Fang cherche encore à l'apercevoir, et il voit finalement la petite Clare, Clare, prostrée là-bas, à genoux sur le sol.


Il se rappelle du reste comme un nouveau choc. Le lapin. Le boucher. Le Roi. Il porte une main fébrile jusqu'à sa gorge ; il ne sent rien.

Il se redresse, extirpant ses bottines de la vase épaisse qui voudrait le retenir ici. Il voit la fille au masque qui se relève, elle aussi, alors qu'il voudrait s'avancer vers Clare. L'épée encore une fois, menace de barrer son chemin.



- Ne fais pas un pas de plus. Elle, n'a pas perdu le Nord.


- Clare ...

Le Valet tête nue, à perdu quelque chose dans le voyage. Ses prétentions, son orgueil, quelque chose d'immatériel qui ne le rattache plus à ce monde là.

- Petite, sauve-toi, siffle la chatte à celle qui se trouve derrière elle, qu'elle continue de défendre parce que c'est la mission qu'elle s'est donnée.

- Ne me laisse pas ici ..., supplie Fang, son regard rivé sur elle, comme sur un mur inerte qui ne peut pas entendre.


La fille au masque, déconcertée, n'est plus certaine de reconnaître celui qu'elle voyait jusque là comme son ennemi juré.
 
- Mais qu'est ce que tu racontes ...


- Clare ... !, il repousse l'épée de la main et se précipite sur la fillette. S'écroule à genoux devant elle, prosterné, trempé, il reprend ses mains dans les siennes. Ne me laisse pas ici, ne me laisse pas, répète-t-il inlassablement.


Alors que Fang pleure, alors que la Chatte reste sur sa perplexité,

- Oh, mais que vois-je ... la voix est doucereuse, nuageuse, surgie de nulle part ... Notre ami le Valet ... Et la proie de demain ... C'est un humanoïde énorme aux membres atrophiés, qui arrive juché sur un fauteuil que tirent deux lévriers avec une aisance surréaliste, et les roulettes crissent dans la peine en laissant leur sillon dans la tourbe humide. Une fumée verdâtre s'échappe de ses narines énormes, alors qu'il tire sur le bec d'une longue pipe en verre. On m'a dit que vous alliez passer par là ... Tout se passe comme vous voulez ? Il souffle son épaisse fumée en petits o, dont l'odeur âcre s’imprègne dans les sinus, pénètre insidieusement dans les petits cerveaux.


Son regard dilaté, ouvert à de multiples vérités, s'attarde sur Clare et Fang,
- J'ai ouï dire qu'il s'agissait d'une livraison un peu spéciale ...


- pardonne-moi, pleurniche Fang sur les mains de Clare, je ne savais pas, je ne savais pas ... ne me laisse pas là je t'en prie, je veux rentrer, ne me laisse pas ici ...

Il les observe avec une molesse curieusement amusée, ne demandant qu'à se nourir, qu'à se fasciner...

- Que pensez-vous de notre monde, Mademoiselle Hare ?
Il a un bref regard pour la fille au masque.
- On vous a déjà révélé la raison de votre venue chez nous ?
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyVen 21 Juin - 22:25

Le renard s'en alla comme un animal dépourvu de conscience humaine, sans plus un regard pour la petite Clare souffrante, ou pour tout autre ;  ses babines s’étirèrent néanmoins d'un dernier sourire, quand l'orange de sa fourrure zébra les roseaux dans lesquels il disparut...

La femme masquée resta démunie. Quant à la petite Clare, elle n'eut aucune réaction. Le Valet venait de se jeter à ses pieds, d'attraper ses mains. Mais elle restait immobile... Le rideau de ses cheveux cachait son visage baissé vers le sol. Elle sentait le vent souffler doucement. Peut-être pour lui rappeler que, lui, ne l'avait jamais abandonnée.
C'est qu'elle se souvenait de tout, d'absolument tout. De sa manie de lever sa paume vers le ciel pour souligner des nuages qui bougeaient vers elle. De son corps allongé sur l'herbe, tandis que le vent pavoisait l'air de ses anecdotes, ce qui la faisait habituellement rire - car le vent aimait à raconter n'importe quoi.
Tout au long de sa vie, lui avait-on appris que nul ne se rappelait d'avant sa naissance car rien ne devait exister ; mais elle se souvenait, maintenant.
Au sein de son inconscience, elle avait dû apprécier le Valet pour cette raison... car une charpie de cette infinie toile, qu'elle chérissait trop, n'avait pu lui être ôtée.
Une voix attaqua l'atmosphère.

Oh, mais que vois-je... Notre ami le Valet... Et la proie de demain...

Clare releva un regard éteint vers l'être hideux apparu. Les deux chiens au ventre incurvé soufflèrent des naseaux, anhélant à cause de l'énorme difformité qu'ils avaient traînée jusque là. Lové dans son siège, avec une exquisité qui tranchait avec son aspect, l'humanoïde tira sur sa pipe. Il recracha un épais nuage vert : les "o o o o O O O O" de fumées voletèrent jusqu'à eux comme des anneaux constricteurs


On m'a dit que vous alliez passer par là ... Tout se passe comme vous voulez ?

Ses yeux porcins, noirs et luisants, s'ouvrirent en grand, droit dans leur direction. Clare entendit Fang la supplier. Elle avait vécu et était morte tant de fois qu'elle ne ressentit pas la peur au moment de se relever. Mais la lourdeur de sa peine pesa, tout de même, de son poids, comme pour la rappeler à la terre, là où son frère pleurait à ses pieds. Sans vraiment y penser, elle déposa une main sur la tête de Fang, incapable de ne pas le réconforter, en colère mais protectrice face à la monstruosité dont elle soutenait le regard.

- Que pensez-vous de notre monde, Mademoiselle Hare ?  On vous a déjà révélé la raison de votre venue chez nous ?

Les prunelles de Clare étaient devenues plus claires : presque miel. Un côté malaisant ressortait de son attitude, trop mature pour une si jeune enfant. C'est qu'elle se sentait bien plus terrassée par la tristesse que par la peur.
Voyant qu'elle gardait le silence, l'humanoïde mâchonna sa pipe dans un sourire songeur.


- Maintenant que j'y pense, une personne est toute désignée pour y répondre.

Comme une limace obèse qui risquerait de perdre sa tête, il étira son cou, agitant vivement sa main atrophiée d'un geste magnanime.

- Valet, raconte, raconte donc à notre amie la raison de sa venue. Dis lui, surtout, où tu prévoyais de l'emmener.

— Tu n'a pas à me le dire,...ça n'a aucune importance, souffla Clare. Jetant un regard noir à l'humanoïde, elle s'agenouilla devant Fang pour lui caresser doucement les cheveux.

— Ce n'était pas ta faute... tu entends ? Ce n'était pas ta faute...

Triste, elle déposa un chaste baiser sur le front de son frère. Puis elle se releva, non sans peine car, de plus en plus, ses forces la quittaient en même temps que sa colère. Elle se sentait juste très malheureuse. Sitôt fit-elle un pas en avant, cependant, que la femme masquée la contra.
Cette fois, c'est sur Clare qu'elle pointa son épée.


— Non ! Si tu crois que je vais te laisser te rendre.

L'humanoïde souffla sa vapeur avec une oisiveté aguerrie. Ravi, il prévoyait l'issue. Les chiens attelés commençaient, eux, à s'impatienter. Après un temps d'arrêt, en dépit de l'épée qui le menaçait, Clare s'avança avec résignation. Alors la chatte siffla de rage. Forcée de rabattre son arme pour ne pas la blesser, elle choisit de s’élancer : sans doute pour la porter, contre son grès, et fuir avec elle ! Mais un bruit de métal arracha l'air.
Un bruit très différent d'un "fsst", pareil aux glissements de chaines. Soudain la femme masquée se figea. Elle lâcha son épée. Un cri de surprise démunie s'échappa de ses lèvres quand, les bras levés dans son élan, elle rabaissa ses yeux vers son ventre. Avide, l'humanoïde se pencha en avant pour mieux assister à la scène.

Une étrange vague transparut devant le corps de la femme. Cette dernière, tremblante, referma ses doigts sur cette chose invisible qui semblait s'être reliée à ses entrailles. Puis elle tomba à genoux, et l'illusion s'estompa. Une grande créature apparut : elle n'avait pas de visage. Des côtes blanches perforaient son poitrail à la peau grise. Cet être filiforme tenait dans sa main une longue chaîne : c'était elle, qui avait transpercé, de par et d'autre, le corps de la femme. D'un mouvement sec, il tira sur la chaîne. Les anneaux métalliques glissèrent hors du ventre de la femme pour n'y laisser qu'un trou. Le regard, écarquillé puis s'éteignant, s'accrocha une dernière fois à Clare frappée par la scène. Puis la femme masquée tomba sur le côté, inerte.

Aussitôt, l'humanoïde éclata d'un rire opulent. Sa pipe à la bouche qu'il menaçait de perdre tant il riait , il agita ses moignons dans un simulacre d'applaudissement.


— Bravo ! Bravo ! Ovationna-t-il. La créature resta immobile. Sa chaîne tachée de sang remua toute seule tel un serpent et s'enroula autour de son bras squelettique ; soudain Clare saisit qu'elle était directement reliée à sa paume, comme une excroissance.

L'humanoïde sur son siège ré-inspira sa vapeur. Il s'en délecta un instant. Ses paupières grasses fermées, il finit par la souffler vers Clare, avant de rouvrir ses yeux sombres.


— Allons-y. dit-il simplement, comme un sens logique.
Il désigna le Valet par des gestes répétés, avec un sourire sardonique.
" Bon travail Valet. Tu peux maintenant prendre congés, je n'ai plus besoin de tes services.

L'être squelettique tourna sa face vide vers elle. Clare sut que cette créature la traînerait de force si elle refuserait de les suivre. L'un des lévriers claqua des dents, de plus en plus impatient, il labourait le sol de ses pattes.
Durant tout ce temps, le sang de la victime masquée coulait en rigole sur la terre : jusqu'à l'un des bassins, où le bleu de l'eau vira au rouge.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyVen 16 Aoû - 21:37

2000 ans plus tôt, à plusieurs années lumière d'ici,






Il parle avec un étranger, dans un salon qu'il serait plus juste d'appeler un capharnaum.
Il est plus âgé et porte mieux ses cheveux gris, son visage piquant est soucieux, marqué de rides séchées par le soleil.


C'est une conversation secrète entre lui et l'étranger. Il est question de transfert d'argent, de produits pharmaceutiques expérimentaux. Il est question d'une femme dont l'esprit a sombré. Sa vie, ses choix, ont été remis entre les mains de son jeune frère.




- Pour votre soeur, c'est une chance de pouvoir reprendre le dessus. Les tests qui ont été effectués sur les humains ont révélé une efficacité du traitement supérieure à 61%*.


-----

Il fixait l'homme, inexpressif, étranger à ce qu'il lui racontait. Sa soeur, avec qui il partageait la maison, avait déjà vrillé depuis un moment. Et ils vivaient de rien ici depuis des années, sur un héritage qui rationné encore et encore, semblait enfin pouvoir se tarir. La maison, qui avait appartenu à leurs arrière grands-parents, avait expressément besoin de réparations depuis plusieurs hivers.


Quant à lui il vivait sa routine chaque jour apres l'autre. La journée il partait travailler dans le quartier à quelque entretien de jardin ou bricolage chez un voisin, dont il serait remercié par un billet ou quelques bières. Son maigre pécule partait littéralement en fumée, la nuit, quand il enchaînait les joints pour essayer de tromper l'insomnie.


-----

- C'est pas énorme ... souffla-t-il
- C'est plus qu'une chance sur deux, renchérit l'expert.
- Je ne sais pas ...
- C'est normal que vous hésitiez, je comprends.
- Les conséquences seraient vraiment ...
- ... Terribles, c'est vrai. Mais nous commençons déjà les phases d'expérimentations d'un antidote qui s'annonce prometteur.

Il n'était pas convaincu, et dévisageait tristement son interlocuteur.

- J'ai besoin de temps pour réfléchir à tout ça ... Je ne suis vraiment pas certain ...
- Je comprends, je comprends ... C'est compliqué, la famille, hein ?

Il arqua un sourcil en levant l'oeil sur ce type, de plus en plus hagard.

- Ecoutez, reprit le type avec dynamisme, voilà ce qu'on va faire. Il ouvrit sa malette sur la table. A l'intérieur il y avait des flacons contenant un liquide vert et laiteux, et de longues seringues en verre et en acier. Il y avait aussi des lots de boîtes contenant chacune quelques pillules.
Il en posa une sur la table.

- Vous prenez cet échantillon. Son action est plus lente et moins spectaculaire.
- Les risques sont les mêmes ?
L'homme hésita une fraction de seconde.
- Ils sont moindres, le dosage est plus faible.

Le silence s'imposa, et l'homme referma sa malette, rajustant sa veste de costume déjà impeccable. L'obscurité à laquelle trois appliques murales ne changeaient pas grand chose en plein après midi, le mettait extrêmement mal à l'aise, sans parler de l'insanité de la maison, ou de l'apathie de son hôte, et de cet air de chien battu qu'il avait. Il voulait en finir avec ce cas.

- Je vous le laisse là, insista-t-il en touchant des doigts la petite boite en plastique restée posée sur la table. Vous essayez si vous voulez. Comme je vous l'ai dit, votre soeur serait prise en charge, si vous rendiez le contrat signé, et vous seriez dédommagés. Il jeta un regard dédaigneux aux murs noircis d'humidité. Ca pourrait être une bonne chose au fond, pour vous et pour votre soeur. Il marqua une pause. Je vous laisse ma carte ?

- Ca va, répondit l'homme sombre aux cheveux gris, j'ai déjà votre numéro.


-----

Assis sur les marches de la maison, il sirotait un whisky premier prix. La boîte de comprimés au fond de sa poche - il s'était promis de s'en débarasser - il regardait le ciel étoilé, terriblement pensif. Il jeta la fin de son joint et commença à s'en rouler un autre. La rue était calme et il n'entendait pas un bruit dans la maison.


-----

Les réverbères étaient déjà éteints depuis longtemps. Il était toujours assis sur la même marche, et il fumait encore. Il étendit sa jambe pour sortir de sa poche la petite boite en plastique qu'il secoua machinalement. Dans le noir, il essaya de déchiffrer l'étiquette dont les caractères minuscules se brouillaient, à cette heure. 
Il dévissa le bouchon et glissa son doigt à l'intérieur pour attraper une gellule. Une simple gellule transparante, aux trois quarts remplie d'une poudre dont la couleur rappelait celle du contenu des flacons.


Il ouvrit la gellule.
Il sentit, ça n'avait pas d'odeur.
Minutieusement, il s'en mit sur le doigt, et
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMer 21 Aoû - 22:46

c'était un souvenir de rivière au faible débit d'eau, des bouches édentées qui remuaient la tête et le corps pour détacher des bouts roses déjà infestés d'insectes d'eau douce : petits vers striés et laiteux aux minuscules têtes flasques qui, collés dans les trous de chair, grouillaient comme de la crème en train de bouillir ; sombres abdomens, vertes pattes ou semi-transparentes ventouses qui pulsaient de quelques soubresauts, tous regagnaient vite vite, phouic phouic, la peau ramollie, et y creusaient dedans, avant que les appendices buccaux ne retournent s'alimenter.

c'était une chaise qui allait vers l'avant, vers l'arrière, puis vers l'arrière, vers l'avant... la bataille du sel sur le sable, et le livre corné dans une main pendant que trois petits-enfants, fesses posées sur la plage, comptaient le nombre de galets qu'ils avaient ramassés : plus beau celui là, il en vaut deux. Non, un c'est un, et deux c'est deux. Mais il est plus beau, il en vaut deux.

c'était une table pleine de gobelets et trois étudiants qui parlaient de n'importe quoi tandis qu'elle les écoutait, elle, venue de Libye, là bas le mec bizarre de leur promotion mal dans sa peau, et à trois tables de là le petit groupe qui ne se mélangeait pas et qui était allé au ski la semaine dernière, puis juste à droite, le garçon qui détestait les musulmans, et puis...

c'était un bruit qui faisait pareil à une explosion sous terre à en faire trembler le ciel, leur plafond a moitié détaché, les jurons de son père, et à la télévision il passait un dessin-animé où un petit bonhomme en noir et blanc avec sa salopette sifflait comme une micheline, ses gros yeux, et son gros sourire...


— Tu n'as pas peur ? Lui dit la limace sur son trône. Ils traversaient la forêt de roseaux. Lui posé sur son grand siège, elle qui avançait à pied à côté des gigantesques lévriers aux côtes un peu moins visibles que celles de la monstruosité avec sa chaîne dans la paume qui fermait la marche.

— Non... répondit Clare. Ils avaient délaissé Fang derrière eux : il était resté prostré à terre comme si son monde venait de s'écrouler. Clare n'en ressentait pas de remords, rien qu'une immense tristesse.

— Un grand festin a été organisé en ton honneur. rajouta le boucher.

Silence. Les larges coussinets des lévriers piétinaient les nénuphars dorés. Comme elle ne disait plus rien, il décida de fumer, faire des "poc poc" avec sa bouche à chaque fois qu'il créait un rond de fumée avec sa bouche grasse, puis soudain, il se retourna vers elle.

— Quels sont tes souvenirs ? Saurais-tu me les raconter ? Me les -et il se délecta d'en détacher les syllabes - a-vou-er ?

Clare continuait de regarder le sol, ailleurs.

— Une multitude. Mais l'origine : un train, dit-elle d'un ton absent.
— Un train, l'origine ?

Un train. Il venait du nulle part, lâchait une traînée de vapeur rouge-bleu inconnue des yeux de ce monde-ci et de celui d'où elle était dernièrement née. La limite, apparente, au niveau de la voie ferrée, entre la terre et le ciel, remplaçait l'horizon comme une illusion d'optique. Ils aimaient y marcher à côté sous leur enveloppe physique, chacune définie selon leur personnalité respective. Clare adorait les cheveux blancs de son frère. Elle s'amusait à lever une main discrète pour les ébouriffer d'un coup vent, et il les recoiffait après quoi par réflexe. Fang : il regagnait sa silhouette de loup plus filiforme puis traçait alors, entre les fleurs du champ, dessinait un sillage qu'elle surlignait lentement à sa suite en faisant s'agiter les tiges hautes par plaisir tranquille, plus contentée à regarder, voir là bas, très au dessus, leur maison : entre les cimes en contre-haut, sur une colline qui semblait avoir la tête en bas car si large et découpée entre le ciel qu'on ne trouvait plus l'endroit de l'envers.

Le boucher ne lui posa plus de questions. Visiblement tracassé de ne pas comprendre ce qu'elle avait voulu dire par "l'origine", il craignit, sans doute, qu'elle s'en aperçoive.

Après plus de deux heures de marche en silence, le paysage changea radicalement. Plus de champ, plus de roseaux. Un site plat d'herbes blanches et rigides comme de la glace cimentée qui pontait dans une même direction, se dégagea de la brume nouvelle née à mesure de leur passage. Puis un château outrecuidant sous des allures de bastide gelée et ivoirienne, avec une couronne de tours crêtées. Et tout autour, une haie de roses blanches.


— Parfait. Le ravaleur a terminé son dernier coup de pinceau, souligna le boucher, satisfait. La créature sans visage repoussa brusquement Clare vers l'avant de sa large main exsangue, car à force d'observer le lieu la petite fille avait fini par s'arrêter. Alors qu'ils se rapprochaient des portes de la ville ramassée sur elle, des flocons commencèrent à tomber : ils virevoltèrent sur eux-même jusqu'à s'accrocher dans la chevelure de Clare. Interdite, celle-ci en détacha un de ses cheveux et l'examina entre ses doigts : la matière s'effritait comme du fraisil.
Il neigeait de la cendre.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyJeu 29 Aoû - 19:02

Il écrasa sa langue sur le bout de son doigt, et le regretta immédiatement. Le goût était infâme, nauséabond ; il remplit vite tout l'air de sa bouche et de ses poumons en semblant s'étaler sur sa langue et le long de son oesophage.
Il eut beau cracher, râler, jurer, rien n'y fit.

En dehors de ça, il ne sentait rien de spécial. Il resta quelques minutes planté là à observer à l'intérieur de lui même. Il n'en avait absorbé qu'une toute petite quantité, et comme l'avait dit le pharmaco, les effets étaient moins fulgurants avec ce produit test.
Refermant la petite gellule, il la rangea dans sa boîte, qu'il remit dans sa poche.
La poudre avait fait comme un âpre dépot dont ses papilles ne se défaisaient pas.




-----

La scène se reflète dans ses yeux brillants.
La Chaine.
La chaine dont le cri métallique a percé l'air,
Et celle qui se retrouve transpercée, dans un hoquet appeuré, derrière le masque ;

La chaine ressort, arrachant avec elle ce qui reste. Dans un pauvre gémissement de fin de vie, cédant à la douleur et s'offrant à la merci de la mort, la chatte masquée s'effondre à genoux, à genoux près du Valet, celui qu'ils avaient d'abord appelé Fang, qui les avait aimés, avant de les trahir.

Bouleversé, il la regarde mourir, jusqu'à la dernière seconde.



-----

La cendre légère virevoltait dans le ciel et les portes du chateau s'ouvrirent pour eux.






D'un coup de fouet, le Boucher remit en marche ses lévriers, suivi de la petite Clare, suivie du sans-visage silencieux qui fermait le convoi, empêchant toute fuite, toute tentative d'embuscade.




Dans un grand bruit, les portes se refermèrent derrière eux.



Les courtisanes et les courtisans qui batifolaient dans l'enceinte du château, tous habillés de blanc, cessèrent toute activité pour venir les saluer. Les bras se tendirent dans des "oh" admiratifs, pour se rapprocher de l'enfant, peut-être toucher ses cheveux ou ses vêtements.
Tous disaient aussi, Sire, Sire ... En se courbant exagérément lorsqu'ils passaient devant le Boucher. Et le Boucher les regardait avec un mélange de dédain et d'orgueil.

- Assez, dit-il en levant la main, dans un nuage de fumée. Notre invitée d'honneur a fait un long voyage et ses péripéties l'ont épuisée. Il lui coula un regard indéchiffrable. Il est temps pour elle de visiter ses quartiers, et surtout, de se préparer pour la fête.
Tous applaudirent poliment ses paroles, et s'éloignèrent au compte goutte, quittant difficilement la petite Clare du regard, lui adressant encore quelque sourire vide ou petit baiser envoyé de la main.



-----

Des gardes vinrent se saisir de la fillette sous le regard lubrique du Boucher.
- L'emploi du temps sera chargé, jusqu'à demain, Miss Hare ... Je vous conseille de ne pas gâcher votre temps ...
Il fit un signe de sa petite main atrophiée, et les gardes emmenèrent Clare. A travers les dédales du chateau, le long d'interminables escaliers. Empruntant des passages secrets ; s'avançant dans l'obscurité.

[...]

- Nous sommes arrivés, dit enfin l'un des gardes, s'arrêtant devant une lourde porte protégée d'une grille. Deuxième cachot, à la demande personnelle du Boucher. Une voix de crécelle chantait à tue tête quelque part, et ses fausses notes se propageaient encore et encore de mur en mur se renvoyant inlassablement l'écho.
Les gardes se regardaient, hésitants. Celui qui n'avait rien dit soupira, et muni d'une lourde matraque, donna quelques grands coups sur la grille qui résonna, à en vriller les oreilles de tout le monde, mettant fin au supplice de ce chant écorché. Après quelques secondes, la porte en bois s'ouvrit sur un homme en blouse de scientifique, maculée de sang rouge ou brun, sec ou encore luisant. Sa toque en papier sur la tête, il avait un scalpel à la main.

- C'est quoi, encore ?, tonna-t-il. La voix de crécelle lui appartenait, définitivement.
Il les dévisagea un par un, d'un air follement outré.
- Je croyais que je ne devais plus être dérangé ! Qu'est ce que vous me voulez, cette fois ?
- Le Boucher exige que vous la receviez, dit l'autre garde en désignant Clare, que lui et son collègue tenaient fermement par les épaules.


Du bruit provenait de l'intérieur de la cellule. Liquides en ébullition, tintements du métal sur le verre. Des pas, des gestes, précipités et agités.
Le Mad Scientist se pencha et à travers la grille, ouvrit grand ses gros yeux sur Clare.
- Je refuse, trancha-t-il tout simplement en se redressant. Un nouveau coup de matraque sur la grille, lui fit faire un pas en arrière, alors qu'il couvrait ses oreilles avec ses mains ... visqueuses. S'en étalant un peu sur les tempes et les cheveux.
- Alors la Reine vous tranchera enfin la tête, dit-le garde sans la moindre émotion.
- Ca fait plus de 150 ans que cette vieille bique ...
- LA FERME ! Une troisième fois, la matraque fatale s'abattait sur la grille. Pose ton arme MAINTENANT, et écarte-toi.

Refroidi, les mâchoires serrées, le chanteur en blouse sanglante s'éloigna de la porte et on put entendre le bruit de son scalpel qu'il déposait dans un plateau en métal.
L'un des gardes prit alors le trousseau de clé qu'il portait à la taille, et en introduisit une dans la serrure de la grille. Le mécanisme actionna plusieurs verrous, un par un, et la porte de la cage pivota sur ses gonds. Sans plus de précautions, les gardes jetèrent Clare à l'intérieur, et l'enfermèrent ici.
- Nous reviendrons la chercher plus tard, lancèrent-ils, débarassés.



A l'intérieur de la cellule aménagée façon post XXIe, il y avait le parfait labo du petit chimiste plus tellement amateur. Sous un spot à la lumière surpuissante et crue, sur une table d'opération imbibée de vieux sang, une créature indéfinie sur laquelle on avait fraichement greffé une tête de Loire, continuait hélas d'être morte. Autour de cette chose s'agitait un assistant, une espèce de frankenHare à la tête fendue puis recousue, sa large bouche étirée dans un sourire insane, ses yeux rouges exorbités fixés sur Clare, il ricanait bêtement.

- Bienvenue Miss, dit le chirurgien à la toque. Je vous présente mon partenaire : Mr Hare. Il va vous installer.

Lui, entreprit de vérifier encore une fois les constantes du Loire, et injecta quelque chose dans sa perfusion.

Mr Hare poussa la petite Clare vers un fauteuil. Ce n'était pas n'importe quel fauteuil.
- Le fauteuil ... Le Fauteuil ... On s'assoit ... Allez ....
Il régla à sa petite taille les capteurs qui se positionneraient derrière son crâne. Des sangles viendraient retenir ses bras et ses jambes. Il lui tapota gentiment la main, comme s'il était capable d'être rassurant.

- Détendez-vous, dit le chirurgien en arrivant vers elle. Ca ne sera pas douloureux mais ça pourrait être un peu désagréable ... Sa voix était chantante, affable. Vous desirez boire quelque chose avant de commencer ? Mr Hare, préparez le thé je vous prie. Installez-vous bien au fond du fauteuil, comme ça, oui ...
Il tira un tabouret et s'installa en face d'elle.

- D'où venez-vous, petite ? Est ce que vous vous rappelez ce que vous êtes venue faire ici ?

Plus tard, il reformula :

- Est-ce que vous avez remarqué des changements, depuis que vous êtes dans ce monde ? Des facultés particulières vous sont-elles apparues ?
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyDim 3 Nov - 20:38

Ils étaient un peu plus grand que présumés. Le problème de s'avérer petite, si petite qu'elle se surprit à devoir lever les yeux plus d'une fois pour discerner où elle se rendait. Elle entendait les bruits d'une cage que l'on tape. Quelques rires bien décousus. Il y eut même un sourire brillant qui croisa le sien à une énième bifurcation du cachot, par la suite elle aurait juré qu'une main aussi, un peu griffue, se tendait au bout extrême d'un des couloirs sans lumière, et la suppliait d'approcher.
Mais ils tournèrent encore. Les gardes chatouillèrent les barreaux puis apparut un homme en blouse qui la fixa de ses grands yeux, injectés de sang et de folie.
Elle resta étonnement passive.
A l'autre versant de là où les gardes la jetèrent, elle entendit un cri strident, puis plus rien.

—Où sommes-nous... demanda Clare. Mais l'homme en blouse ne l'écoutait pas. Elle se vit menée de force, croisa le regard loufoque de son propre reflet sur le visage d'un être rafistolé portant le nom de Mr Hare. Et ce dernier rit bêtement. Malgré elle, Clare lui rendit son sourire, ce qui, manifestement, laissa la créature idiote, à cligner des yeux, pendant que l'autre s'échinait à enrouler les sangles dans le bon sens après l'avoir assise dans un fauteuil. La petite Clare soupira, les sourcils froncés, plus embêtée et triste que réellement apeurée...

- D'où venez-vous, petite ? Est ce que vous vous rappelez ce que vous êtes venue faire ici ?

Pendant ce temps Mr Hare ramenait le thé. Son reflet de visage totalement couturé lui lança un autre semblant de sourire, plus timide cette fois. Clare le lui rendit d'un air absent.

- Est-ce que vous avez remarqué des changements, depuis que vous êtes dans ce monde ? Des facultés particulières vous sont-elles apparues ?

Oui.. répondit Clare d'une voix lasse. Elle repensait à Fang confondu quelque part entre les roseaux de la forêt, et au lieu de se morfondre à nouveau devant cette réalité, elle se sentit un peu agacée. Une fois encore, elle devrait mourir. Et une fois encore, elle le perdrait.

— Eh bien, eh bien ? L'encouragea le Mad scientist qui avisa des capteurs sur sa tête, soucieux qu'ils tiennent mal. Et Mr Hare lui tendait toujours le thé, qu'elle ne pouvait pas prendre, parce qu'elle avait les poignets retenus...

— Je peux utiliser l'air.
Il écarquilla ses yeux rougies sans comprendre.
— L'air ?
— Je peux faire soulever le vent, des nuages, le chaud ou le froid parfois... Ca ne marche pas aussi bien quand je suis loin de chez moi. Il y avait une telle lassitude dans sa voix que le chirurgien commença à s'impatienter, à douter, et Mr Hare laissa échapper un grognement béa avec son thé. Le chirurgien se retourna vivement vers lui. "Quoi ? QUOI ?" qu'il semblait dire. Ses yeux tombèrent sur le thé.

— Ah oui, bien, le thé. Mlle Hare, si vous permettez, Dans un grand sourire caché sous son masque rouge et brun, il lui porta la tasse aux lèvres. Mais la petite Clare tourna vivement la tête sur le côté.
— Non. dit-elle, juste.
Il resta figé, avant d’inspirer un peu dans les vapeurs du sang, collé contre le masque, de ré-itérer sa politesse.
— Mon assistant l'a préparé avec soin. Je souhaiterais que vous le buviez.
— Je n'ai pas soif.
— Bien ! Ca ne fait rien... ça-ne-fait-rien. Il se releva dans un élan d’agitation, tendit, brusque, la tasse à Mr Hare qui se dépêcha de la rattraper, pour raccrocher le dit masque par ses lanières de ses doigts fébriles, inspirant encore, à bloc.
— Pour une enfant vous n'êtes pas bien élevée.
— Et vous pas très efficace, pour un médecin.

Il se figea, sûr d'avoir mal entendu.

Clare pivota sa tête vers la table adjacente d'opération. La face de Loire était tournée vers eux dans un affreux rictus cynique.

— Votre créature, elle est morte.

Le scientifique tourna la tête à son tour, comme s'il devait s'en rappeler par lui-même, et Mr Hare lâcha un autre mugissement, qu'on ne savait être de joie ou de surprise.

— Pour l-instant... oui, j'imagine  qu'il dit.

Elle osa hausser des épaules.

— Morte quand même.

Les yeux transfigurés de Mr Hare allaient de son maître à la petite Hare. C'était la première fois qu'il voyait un patient qui ne pleurait, ou ne criait pas, quand il n'était pas assommé.

— De simples ajustements... qu'il marmonna.
— Mon frère s'y connait beaucoup.
— Comment serait-ce possible puisque cela me parait impossible ... murmura le chirurgien dont les yeux hagards se perdaient sur son cadavre de créature.
— C'est un loup.
— Un loup... fit-il
— Et un humain.
Il tourna sa tête vers elle, extradé de ses songes.
— Dans le même corps ?
Elle acquiesça avec beaucoup de sérieux, alors le chirurgien se mordit le pouce, celui-ci plein de sang, ses dents rongeant un peu les contours de son ongle accolé au gant plus très blanc...
— Ca ne se peut pas. Si ?
La petite Clare prit un air plus grave
— Ca se peut. Sans doute pourquoi ils vous tiennent enfermés ici.
— Je suis resté enfermé depuis si longtemps...
— C'est parce qu'ils ne veulent pas que vous voyiez
— Savez-vous à quel point il est difficile d'opérer sans grande lumière ? Un calvaire...
— Mais ils vous gardent dans cette prison.
— Où elle me coupera la tête...
— La reine ?
Il ouvrit grand ses yeux. Mr Hare s'amusait à ranger les scalpels dans un ordre plutôt confus. Pour cette fois, le Mad Scientist ne le remarqua pas.
— Cette vieille bique... mais que puis-je faire, il n'y a rien à faire, n'est-ce pas... pas même bonne à opérer, j'ai vu sa tête, hideuse créature.

Brusque, soudain il se pencha vers la petite Clare, ses doigts poisseux agrippés aux accoudoirs, sur ses mains, les yeux exorbités.

— Malgré la taille de sa tête ses facultés sont dérisoires. Un si gros cerveau pour si peu d'intelligence.
— Alors pourquoi est-elle libre, et vous prisonnier de ce cachot qu'elle lui murmura. Il fronça des sourcils. Subitement, il parut se souvenir de son rôle ici, se recula lentement d'elle, réajustant ses gants, un peu moins bousculé.
— C'est mon travail. L'oeuvre de toute une vie.
— D'être enfermé ?
— D'être un génie ! Et tous les génies sont enfermés, c'est un fait ! Maintenant il suffit ! Les capteurs, fermez les yeux, inspirez profondément, Mlle Clare.

Et dans le coin de la cellule, le sourire blanc réapparut, recommença à clignoter, puis il chuchota doucement.

Sans debout sang de voie
Sont allés, par six voix, j'ai demandé... chut !
A quelques pri-so-nniers


Le Mad Scientist ne le remarquait pas, pris par la tâche d'ajuster les derniers réglages. Mr Hare gardait ses yeux braqués, un peu béats, sur la petite Clare. Alors le grand sourire luit dans la nuit de la cellule, et dans un énième souffle de chanson, trois petites pattes, visibles dans un éclat de mauvais attirail, par un néon oblique, s'amusa à se lover sur le ventre de Clare.
Un grand chat noir au grand sourire s'assit sur elle. Ici, l'on le nommait le Chat de Cheshire.
Mais ailleurs, il aurait pu prendre un tout autre nom...
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptySam 28 Mai - 4:50

[ ...]



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___________
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Sa vieille peau grise, qui pendait, n'était plus que plis et replis sur son grand corps squelettique. On aurait dit qu'il portait des vêtements, tellement cet exces de peau semblait le vêtir et préserver l'intimité de son intimité.

Même ses pieds, avaient trop de peau.

Et son vieux corps fatigué se courbait vers l'avant, comme pour en porter le poids, et sa tête émergeait, elle même composée de plis et de replis.


On fit apporter un corset qu'on lui installa à grands renforts d'escabeaux et de poulies, qui redressa son dos, et fit jaillir de son corsage des collines de peau. Il se regarda dans le miroir, bien qu'on ne comprit jamais comment il parvenait à "voir" : il avait fière allure. On continua ainsi de l'habiller, ce qui prit des siècles surtout car il fallait de l'expérience pour savoir faire avec toute cette peau, et qu'avec le banquet de ce soir et l'incidence du taux de "suicide" en cette nouvelle saison, on faisait face à une alarmante pénurie de petites mains.


Le roi portait une longue et somptueuse robe rouge sang, et à ses pieds, des chaussures grandes comme des voitures, assemblées avec talent en peaux d'humains véritables, et cernées de rubis. Les talons qui avaient été magnifiquement sculptés dans des chênes multicentenaires, relataient dans un langage oublié les rites sacrificiels du peuple originel dont le roi était l'unique survivant.

Le surplus de peau de sa tête était, pour les apparitions publiques comme celle qui se préparait, ramené en chignon qu'on recouvrait d'un voile de dentelle. Alors, se révélait son unique oeil, ancré au milieu de son front, et dont l'éclat était tel qu'à l'instant même où vous le voyiez, vous ne pouviez remettre en doute que vous aviez face à vous la plus magnétique, la plus puissante, et la plus magestueuse des Reines.


Et la Reine, qui attendait depuis une éternité désormais, avait faim. Comme chaque fois qu'elle sortait de son hibernation céleste, les astres s'alignaient, et on organisait un banquet.



Dans le jardin du chateau, des milliers de personne achevaient les préparatifs. On avait dressé une table tellement gigantesque que si vous vous trouviez à l'une de ses extrêmités, vous ne pouviez pas voir les personnes qui se trouvent à l'autre extrêmité. C'était d'ailleurs indispensable pour le placement, car certains des convives, s'ils étaient amenés à se retrouver au même endroit au même moment, ne pouvaient pas s'empêcher de déclancher des guerres. Donc d'un côté on avait la Reine et ses alliés, et de l'autre côté les ennemis de la Reine, parce qu'il fallait quand même qu'ils soient invités ; et ils venaient.

On servait toutes sortes de mets lors du banquet, mais pour la Reine, la nourriture ordinaire n'était pas attirante : on la préparait uniquement pour les convives venus de tout le royaume, car il était important que chaque citoyen fasse au moins un bon repas.
La Reine, elle, avait besoin d'une autre sorte de nourriture pour appaiser son âme millénaire.


La Reine observait tout cela depuis la fenêtre de sa chambre.
- Il est bientôt l'heure de descendre, décida-t-elle, et ses servantes prirent note avant d'aller répandre la nouvelle. Qu'on amène l'invitée d'honneur à sa place.






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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyDim 29 Mai - 1:13

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Après avoir resserré les sangles, Le mad scientist et sa création se détournèrent d'elle : ils semblaient occupés à compter les outils. Le chat afficha son grand sourire. Il étira ses pattes, sur le buste de la gamine.

— Brrrr ! Il fait froid dans ce cachot !

Elle le regarda sans rien dire

— Et humide ! Tu ne veux pas sortir ?"

Elle ne lui répondit pas.

— Ah... les humains sont bizarres !

— Je ne suis pas humaine...

— Peut-être, peut-être pas. Les humains sont bizarres répéta le chat de Cheschire. Il se lova en boule, ses pattes sous son menton. Il la fixa, son grand sourire élargi, ses yeux allèrent sur le côté, vers le scientifique, l'air taquin.

"Je veux qu'il continue à compter ses outils. Je n'aime pas être dérangé quand je dors"

Et il fit mine de s'assoupir. Mais comme la petit Clare ne réagissait pas, il rouvrit un oeil.

— Tu ne veux toujours pas sortir d'ici ?
— ... ici ou là bas.

Il rouvrit l'autre oeil, plus exalté.

— Là bas ! Si tu savais combien de là bas je connais !

Elle le regarda plus attentivement.

— Il y a un monde où je n'existe pas, et c'est quelque chose d'apparaître dans un monde qui est dépourvu de soi-même ! Un autre où les sorciers vivent dans une grannnde bulle (il mima un dôme avec ses larges pattes de devant) et un où je ne suis qu'un dessin animé.

— Un dessin animé ? Ne put s'empêcher de répéter Clare, qui ne comprenait pas.

— Un dessin. Dans celui-là, les gens s'assoient sur des chaises immobiles, devant des carrés de lumière, pour écrire des histoires... Bizarre, que les humains sont bizarres !

— Ils sont partout pareil ?

— Oh, ça depend. Dans certains mondes, ils n'existent pas. Et puis il y a ce monde, d'où je viens parfois y faire trouvaille...
Il se laissa glisser sur le côté, une patte sur son front, comme un dramaturge : mais au lieu de tomber au sol, il s'évapora. Soudain il réapparut : seul son visage, qui flotta devant la petite Clare.

— Là bas je suis un dessin, dans l'autre une histoire, ici je te parle, enchanté, je suis un chat, et toi ?

— Je crois que.... je m'appelle Clare... avoua-t-elle.

— Chat, c'est quand même plus joli. Je t'aurais bien laissé ici, mais je n'aime pas beaucoup la Reine.

La face du chat souriant s'effaça jusqu'à devenir invisible.
Les sangles se dénouèrent lentement, comme si elles avaient été mal serrées de base. Dos à elle, les deux autres énergumènes continuaient de compter les outils. Le Mad Scientist donna une petite tape à Mr Hare qui émit un mugissement plaintif "Il en manque ! C'est toi qui les as perdus ? !" Doucement, Clare descendit du siège, se massant les poignets. Les deux ne semblèrent pas la remarquer. La porte  de la cellule, pourtant verrouillée à l'initiale, s'ouvrit dans un grincement puis, quand Clare la traversa et qu'elle se referma dans un "cling!" aigu - qui n'interpella toujours pas les toujours détenus- Clare aperçut le Chat au fond du long couloir : sur ses deux pattes, il se dandina en marchant, puis disparut dans un nuage qui s'évapora aussitôt.
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyLun 30 Mai - 20:11

[ il écrasa sa langue sur le bout de son doigt et le regretta immédiatement. Le gout était infâme. Pourtant, rapidement, il se sentit bien, et même très bien. Son corps était devenu léger, et son esprit aussi. Mais l’effet se dissipa rapidement. Alors il versa directement dans sa bouche le reste du contenu de la gellule …. ]






Il se réveilla dans un champ. Il faisait incroyablement beau, tout était différent. Il y avait du vent. Comment était-il arrivé là … ? Au loin, un homme à cheval se dirigeait vers lui et il le regarda s’approcher, comme hypnotisé par cette vision.

- Ohé, Gamin !

Gamin … ?
Lorsque l’homme fut à sa hauteur, il le trouva gigantesque. Son cheval le fixait lui aussi. Avec son œil humain.

- Excusez moi, dit il, choqué par le son de sa propre voix, on est où, exactement ?
- Exactement … dans l’Univers ? Ou bien à quelle page ? Où on est, sur le champs à qui ? Qu’est ce que tu veux dire, exactement ? C’est quoi cette question bizarre ?
- Bizarre … Mais c’est pas bizarre !
- C’est tellement bizarre que tu es en état d’arrestation.
- Quoi ?!! Mais pourquoi ??? Le ton outré de la révolte enfantine.
- Tu refuses d’obtempérer ?
- Quoimainon ! … SI !

Après une seconde d’hésitation, il se mit à courir. Mais courir où, exactement … ? Les herbes trop hautes le ralentissaient, et le champ s’étendait à perte de vue. Tant pis. Il courait encore quand ses deux pieds, ne lui répondant plus, se retrouvèrent soudain liés l’un à l’autre, et il tomba comme une buche en avant, dans un petit cri de surprise.
L’homme sur son cheval lui avait lancé un sortilège, et le tira jusqu’à lui. Incapable de se débattre désormais car le maléfice le paralysait, il fut chargé comme un vulgaire paquet sur le cheval.


- Pourquoi vous me faites ça ?! On est où ?
- Arrête de chialer ou je te coupe la langue.
Il hésita à rétorquer.


- Je veux rentrer chez moi, osa-t-il après quelques minutes de marche silencieuse à travers le champ.
- Et c’est où, exactement, chez toi ?

Il chercha les mots qui traduiraient sa pensée, mais s’y perdait. Où habitait-il, déjà … ?
- Tu as oublié, c’est ça ?
- …
Il cherchait encore, mais c’est comme quand on cherche à se souvenir du nom de telle personne, on l’a sur le bout de la langue, mais la mémoire n’arrive pas à faire le lien.
- Tu vois, tu ne sais même pas de quoi tu parles.
La garçon était en colère, il voulait ruer, hurler, mordre.
- Et, comment tu t’appelles ?
Cette fois, il rugit. Tout ça était impossible, déconcertant, humiliant. L’homme se retourna pour le regarder. L’enfant semblait enragé, les yeux fous, presque la bave aux lèvres, les crocs luisants.
- Je vois …, répondit l’homme, narquois. Désormais tu t’appelleras Fang.


Après avoir longuement tenté de négocier, Fang se laissa aller au mouvement du cheval et au souhait du destin, épuisé.
Après avoir passé toute une nuit dans un cachot à même la terre battue, il fut présenté devant une commission, par l’homme qui l’avait arrêté.


- Quels sont les faits, demanda le président de sa voix nasillarde. Il portait un monocle, un nœud papillon, deux grandes oreilles. C’était un horrible lapin aux yeux rouges. Fang, lié sur une sorte de trône, était muet d’horreur et d’incompréhension.
- J’ai trouvé cet enfant en train de saccager le champ. Il était désorienté et impertinent. Il ne savait pas qui il était, ni d’où il venait.
- Je vois, dit à son tour le président, en consultant des pages blanches. Le botin. Il léchait son doigt à chaque page qu’il tournait.
- Pouvez-vous confirmer, Monsieur Fang ? De quoi vous souvenez-vous, avant d’être dans le champ ?
- Rien.
- Très bien, très bien … Bon. Je ne vois rien à ajouter. Au vu des circonstances, Monsieur Fang est condamné à des travaux d’intérêt général à perpétuité jusqu’à nouvel ordre.
Alors le chevalier, le président et ses quatre confédérés, s’applaudirent mutuellement.
- La séance est levée.

Suite à quoi, on employa le petit Fang à toutes sortes de basses besognes salissantes et fatiguantes. Cela dura très très longtemps et bien sûr il connut beaucoup d’aventures dans sa misérable existence.  Ami des villageois et des enfants perdus, il avait fini par trouver sa place, et même à la cour, on était plutôt gentil avec lui. C’était un garçon bien élevé et docile. Toujours vaillant.
Il s’acharna tant et si bien à prouver sa valeur, qu’un jour on le promut :

Ce jour là, un enfant très important s’était échappé du château, et restait introuvable. Tout le royaume en était bouleversé et on le cherchait partout. Et ce jour là, Fang était était en congé, et humait dans la forêt sombre, toutes les fleurs nouvelles, et les déjections et autres traces de plus petits animaux que lui. C’est ainsi qu’il tomba sur l’Enfant, qui était perdu dans cette forêt, et qui pleurait. Fang sentait qu’il ne voulait pas retourner au château, et qu’il voulait revoir sa Maman qu’il n’avait pas oubliée. Peiné, il avait tenté de réconforter l’enfant, en léchant consciencieusement ses larmes, en l’invitant à se blottir dans sa fourrure.
Gavé de mûres mures et de chaleur, l’enfant finit par s’endormir contre Fang qui resta parfaitement immobile, contemplant en silence une procession de fourmis qui passaient près d’eux.

Mais beaucoup plus tard, des heures ou des années peu importe, l’appel d’un cor de chasse les réveilla en sursaut tous les deux. Fang se leva et entraîna l’enfant qui accrochait sa petite main dans le crin épais de son dos.
Et c’est ainsi que les chasseurs les trouvèrent tous les deux. On prit l’enfant, et on gratifia Fang. De retour au château, on loua la loyauté de Fang qui avait retrouvé l’enfant. On le nomma Valet, et désormais il n’aurait plus à ramasser la merde de cochon. Il aurait une vraie chambre à lui, dans laquelle il trouverait tout ce qu’un jeune garçon peut vouloir y trouver. Il n’aurait plus à aller chercher l’eau dans le puits car il pourrait remplir sa propre carafe dans sa salle de bain. En contrepartie, bien entendu, il ferait ce qu’on lui dirait de faire ; mais ça n’était pas un problème car on l’avait bien dressé.

Dès lors, Fang se salit beaucoup plus les mains que dans la fange aux cochons, mais il pouvait se laver. Comme il travaillait bien, on lui donnait un peu de rab de temps en temps, pour qu’il comprenne bien que ça en valait la peine. Les villageois qui l’avaient aimé le redoutaient à présent car il était toujours de mauvais augure lorsqu’il passait par là. On parlait dans son dos, car c’était un vendu éhonté.
Mais Fang faisait avec. Etre au chaud en hiver et manger correctement à chaque repas, être traité comme un homme et pas comme un vulgaire chien de rue, ça avait son impact. Il coulait des jours relativement heureux, ou au moins, insouciants.


Pourtant, un jour, tout avait changé.
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Clare Hare
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MessageSujet: Re: Bwark hark ! (PV p'tit loup)   Bwark hark ! (PV p'tit loup) EmptyMer 20 Juil - 22:29



Il y eut un hurlement des plus inhumains, et ce hurlement résonna dans tout le cachot, puis il y eu les glapissements de Mr Hare, et des excuses qui sonnaient comme un apitoiement de détresse, c'était une faute impardonnable : la petite Clare s'était échappée, on tiendrait le Mad scientist pour responsable,  il fallait toujours un responsable. Mais on commençait à mourir d'angoisse, car le premier qui viendrait à annoncer cette faute perdrait sa tête : et nul, présentement, ne souhaitât perdre sa tête.

------------

Elle marchait depuis près de trente minutes. Le monde était en telle effervescence que personne, absolument personne ne faisait attention à elle : on se disait qu'elle était une naine, avec une tête plus petite que ce qu'on pouvait se présager, puisqu'il serait tout à fait inconcevable -absurde !- qu'une enfant se balade dans le château de la reine sans que la reine elle-même, ou ses consoeurs, confrères, sujets, esclaves de tout bord, n'en soient informés. C'était donc une naine, avec une petite tête. Et cette naine visitait les lieux avec une curiosité lasse, comme si plus rien ne la surprenait. Elle aurait pu sortir du château si elle le voulait, mais elle ne voyait pas bien où elle pourrait s'enfuir.
La prison était cet univers entier.
Elle repensa au jeune garçon, se sentit subitement malheureuse et nostalgique. Une grande échasse de femme, aux jambes arquées -telle une mante religieuse humanoïde- la bouscula. Lui jetant un regard de ses deux yeux noirs et globuleux, elle fut horrifiée d'y trouver un énergumène si fade ! Elle lui tendit un châle rouge, qu'elle gardait habituellement pour draper ses pinces, (elle ne voulut plus éprouver le sentiment horrifié dans lequel elle se trouvait) : elle le lui plaça autour de sa tête, et la jeune naine à la petite tête lui parut mieux ainsi. Elle s'en alla, craignant d'être en retard ; elle laissa Clare sans rien dire (c'est que la femme-mante ne pouvait pas parler, juste claquer des pinces) Clare resserra le châle autour de son visage, longeant le mur du couloir où s'accrochaient toutes les peintures de la reine : seul son oeil semblait vous suivre. Soudain, sans trop savoir pourquoi, Clare éprouva un effroi terrible à mourir de la sorte : elle se dit que si elle devait mourir une fois de plus, ça ne serait pas par ça, pas en stagnant dans l'estomac de ça, pas en devenant de la bouilli et rien d'autre dans le transit hideux de ça. Une bouffée d'angoisse la prit. Partant en sens inverse de la petite foule qui se hâtait, et qui la bousculait irrémédiablement au passage, des mains -ou autre sorte- la pressèrent de rebrousser chemin "vous allez manquer le banquet petite naine, personne AU MONDE ne veut manquer ce banquet là!" elle s'excusa cependant, sans parler baissant la tête en signe de pardon poli, et continuait d'avancer en sens inverse - et on aurait pris tout le temps de la terre pour qu'elle change de direction, mais on n'avait pas le temps, affreusement pas le temps !

Dans le hall, la porte était grande ouverte, car elle vomissait encore par dizaines de centaines dans un flot continu de convives: des formes grandes, immenses, minuscules, des choses vainement identifiables qui paraissaient flotter ou trainer ou ramper, et la petite Clare se perdit dedans aussi bien qu'un petit plancton dans un gros banc de mérous : ce ne fut qu'une fois à l'extérieur qu'elle se détacha singulièrement de la foule qui faisait un large trait noir allant vers l'avant, parallèle à elle qui marchait vers la sortie et le portail du jardin (et là encore on l'aurait arrêtée, si seulement on ne souffrait pas d'être aussi en retard!). Son châle rouge autour de la tête, elle longeait le hall en terre bordé par les hais et les roses peintes, comme une épingle qui aurait piqué un doigt. Elle avait comme compris une évidence : peut-être qu'il pourrait lui offrir une disparition moins éprouvante.

Peut-être qu'il savait comment on partait sans trop avoir mal.
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