₪ Temporalité : l'action se déroule à partir du 12 octobre 2021
Une explosion dans le Sud de Londres a ravagé une partie de la zone : à cause de l'accident d'une centrale electrique, c'est ce qu'on dit.
Une poignée de la population qui connait l'existence de la magie, pense détenir la véritable version de ce méfait. Et si la vérité était encore ailleurs ?
Londres semble continuer son rythme de vie inlassable, sans se douter de ses pertes de mémoire.
Nom et Prénom : Sisi Âge : 18 ans Nationalité(s) : Gens du voyage, anglaise par présomption Statut Civil : Libre comme le gaz Ville et date de naissance :New York, janvier 2002 Orientation sexuelle : bah elle a touché qu'aux garçons Métier : roublarde à temps plein Race : Païenne Foi magique : Intacte Pouvoir originel: Super vitesse Crédit Avatar: Google Images et sa législation floue - mais je vais chercher
7 janvier 2002 : Née à New York, it's new york, sans un rond, c'est la misère.
8 novembre 2010 : Déménagement à Londres. Un terrain leur est généreusement cédé par une meute voisine.
8 août 2016 : José, un loup de leur clan atterri à Black Walls pour délit mineur. Peu après, ils reçoivent une visite de la Triade qui leur rappelle que, les toutous, faut rester sage.
Aujourd'hui : 15 membres dans leur meute, en tout. José est sorti de prison. C'est un peu tendu. Sisi vit de larcins et de magouilles, quelques uns s'en sortent plus honorablement, et des derniers encore se sont fait la malle.
La dissolution. C'est un mot qu'elle aurait jamais compris si Zoro lui en avait pas parlé. La di-sso-lu-tion.
Ca s'est violemment disputé entre Manolo et la Bachka. Manolo, il était revenu des stèles avec des étoiles plein les yeux, des espoirs bourrés dans le crâne.
"- C'est un signe Bachka, il faut écouter les signes." "- Miguel ne les aurait jamais choisis." "- Mais Miguel est MORT ! Tu sais pourquoi ?" Silence. "- Tu commets une grave erreur, Manolo" "- Ah bon ? Qu'est-ce que la Triade nous a offert , avant ce dôme, avant leur venue, hein Bachka ?" Silence. "- On crève dans des caravanes qui crèvent encore plus que nous ! On doit se planter dans un champ comme des clebs dès que la Triade nous demande de bouger. Les gens, tous ! Ils nous regarde comme si on était des clodos qu'avaient choppé la gale. José à Black Wall juste pour un simple vol de bagnole. C'est ça que t'espérais ? Pour notre clan, pour nos ancêtres ?!" "-... Ce peuple a tué des milliers de gens..." "- TOUT LE MONDE tue ! Et la Triade ?! Elle a pas tué ? Elle NOUS a pas tués ?! Ce peuple, Xya, Bahka, c'est la première fois qu'on nous respecte ! Il remarque notre combat, les esprits qui nous ont guidés, il nous témoigne du respect, parce que cette société de merde elle a pas réussi à nous briser et maintenant ils veulent qu'on apporte notre brique à l'édifice, c'est un signe, tu l'as dit toi-même : il faut écouter les signes !" "- ..." "- ..." "- ... Et donc, que comptes-tu faire, à présent ?" "- Il faut qu'on les rejoigne."
Soupir. Sisi elle a capté ce soupir comme un gong qui fout la gerbe. Tous ceux de sa meute faisaient pas un pet de bruit. Chacun quelque part, chacun franchement capable d'entendre ce qui se disait dans la roulotte de Bachka.
"- Je ne peux m'opposer à ta décision, Manolo. Tu es devenu le nouvel Alpha. Mais je ne te rejoindrais pas."
Ca a eu le même effet qu'une balle qui tue. Ils ont tous ressenti le choc. Comme quand t'apprends qu'un être que t'aimes est mort, d'un coup. Sisi, peut-être un peu plus que les autres, parce qu'en même temps elle ressentait les émotions de tous les autres, alors elle est restrée prostrée sur son lit, dans sa caravane, avec les lumières éteintes, elle a entendu Zoro ouvrir la porte, l'appeler "Sisi ?", et elle se rendait compte qu'elle chialait comme une conne. Elle pleurait pour tous.
Y'en a qui sont partis avec Manolo. Y'a des rares derniers, très rares, qui sont restés avec la Bachka. Leur meute était brisée. Zoro est resté, avec elle, avec la Bachka. Perdre Manolo, c'est comme si on lui avait pris tout ce qui faisait une famille : un père, une mère, un frère, un mari, tout ça, puis qu'on l'avait éventrée avec, qu'on avait accepté de l'abandonner, qu'après on l'avait laissée là, en train de se vider de son sang, un trou dans le bide. C'était pas de la tristesse, pas de l'horreur, c'était plus horrible à ressentir. Ca l'a déchirée, elle.
Elle sait pas. La guerre les a rendus plus pauvres qu'avant. Depuis, elle a jamais arrêté de courir, de se battre. Pour sa survie, pour celle de la Bachka. Zoro aimait pas ce qu'elle devenait mais Sisi voulait plus se regarder dans un miroir. Son regard il était trop noir. Elle se foutait de tout. Contre sa hanche, une lame échancrée. Aujourd'hui, elle a dix-huit ans. Elle a poussé d'un coup, a perdu tous ces traits flous de l'enfance. Ca l'a quittée en même temps que Manolo.
A quel moment, le monde a chaviré à ce point ? Pourquoi si vite ?
Sisi. Peut-être on aurait voulu qu'elle soit impératrice - d'après les pics incompréhensibles du Combattant qui se gaussait très fort juste après ça. "Impératrice de mes deux" a corrigé un jour Don Juan Carlos en beuglant. " Don Juan Carlos, elle l'appelait comme ça mais connaissait foutrement pas son nom, l'avait juste une tronche à s'appeler "Juan" avec sa face brûlée comme un carton sur une plancha. Et Juan Carlos lui a balancé une tuile qui traînait par là, parce qu'elle l'avait grugé comme un faisan alors qu'elle avait tout juste 8 ans. Elle a baissé la tête pour éviter l'adobe, a caracolé loin, son trophée dans ses petites mains, vers les rues libidineuses de la grande, grande pomme.
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A midi, le soleil tapait sur le mur couleur de rouille et de noir de saletés. C'était New York versant pas beau. Les chiens avaient la panse plus remplie qu'eux parce que les contribuables exultent toute leur compassion dans ce qui est plus bas qu'eux, et qui a faim, et qui a les yeux comme des hublots avec le lac de la pitié qui remue dedans. Mais des loups, ils pullulent dans toute la région des Grands Lacs. Les lobbys agricoles ont un peu le toupet en friche. On est en train de le leur la couper. C'est pas non plus leur faute, font leur travail, et leur travail c'est d'avoir des projets : de préférence à s'endetter pour toujours. Les boeufs c'est facile à manger. Parce que, eux aussi, on les leur a coupés, clac ! Alors ça bouffe ça bouffe, puis ça devient gras. Et après c'est plus compliqué pour eux de s'enfuir.
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— Nous partons — Pourquoi ? — Parce que nous déménageons à Londres. — Pourquoi merde ?! — La meute de Rufus a meublé une caravane pour nous, dans un champ. — On peut pas avoir une maison comme tout le monde ? — Être comme tout le monde c'est pas vraiment pour nous — Alors c'est quoi qu'est pour nous ? — Une caravane, arrête de m'emmerder, va prendre la valise.
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Elle regardait les lueurs bouger contre la vitre, et c'était beau. Zoro lui avait dit -et lui on l’appelait Zoro parce qu'il avait une balafre qui allait du haut de son oeil gauche, au bas de son museau- que ça serait bien qu'elle fasse plus de lecture et moins de conneries. Comme ça elle pourrait exprimer toutes les jolies choses qu'elle trouve jolies avec plus d'adjectifs. Ca s'appelait la culture d'après lui. Mais la culture, ça a jamais rien rapporté à Sisi. Quand elle tendait sa main accoudée au rebord de la venelle nord où y'avait Jacques, qui s'appelait vraiment Jacques cette fois, et qui attrapait son seau d'eau pour le lui balancer à la figure parce qu'il émettait qu'elle puait comme tous les gitans dans son genre, bah elle était pas sûre qu'en lui disant des mots construits ça lui aurait fait lâcher son seau. C'était un peu comme si son livre à elle, c'était sa gueule toute entière. Et que dessus, on y lisait des mots qui sont des insultes.
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Y'a un rital qui s'est gaussé à dire "Si si !" Et à chaque fois elle se retournait vers lui pour savoir ce qu'il voulait, ça le faisait marrer encore plus. Puis Zoro lui a dit "C'est un jeu de mots, dans sa langue." Il lui a jamais rien donné, il passait juste chaque matin et dès qu'elle tendait sa main, mutique, pareil : "Si si !" Oui oui c'est ça
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Un jour, un mec il est venu. Il avait les cheveux tout tarabiscotés comme des asticots -elle est fière de ce mot, Zoro qui lui a appris- et il sentait fort l'herbe. Il s'est assis à côté d'elle. Il l'a regardée pareil que les citadins de New York regardent les chiens du dehors. — Ca va gamine ? — Euh ouais... Mal à l'aise avec leur anglais, qu'on dirait ils se prennent pour la reine de Lisabeth. Elle préférait pas parler. Mais bon elle s'est dit que jouer la carte du cleb serait peut-être un atout. Alors elle a fait ses yeux tout triste et elle a dit — T'as de l'argent ? Il a fouillé dans sa poche. Elle était sûre de voir de l'ivraie en sortir de là -il devait être cultivateur dans un champ, non ? Mais c'était un joli billet qu'il a foutu dans sa petite paume pas si sale -elle était pas si sale, elle était sûre qu'elle se lavait plus que tous ces riches qui recouvrent leur crasse sous du parfum, foi d'odorat de loup. — Tu as un endroit où vivre ? Silence. Elle était heureuse pour le billet. On lui avait encore jamais donné de billets. Mais ces yeux qui sont tristes la gonflaient, particulièrement. — Bah.. oui — Et ca va, vous vous en sortez ? C'est pas trop difficile ? Elle s'est renfrognée. Ca voulait dire quoi, ça ? — T'inquiète gamine, je te veux pas de mal. Elle a haussé les épaules. C'est bizarre, elle avait très envie de le mordre tout à coup. Ca voulait dire quoi "C'est pas trop difficile ?" Elle s'est sentie le besoin de se justifier, pourquoi ? Savait pas. — On a des maisons qui bougent tout le temps. C'est le luxe.
C'était un peu con de le dire comme ça. Mais se voir regardée comme un chien triste, en fait, c'était pire. Elle était pas un chien, mais un putain de loup. Qui mord et qu'est libre.
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Elle a 16 ans. Ont dû changer de camp, à cause de "connards d'indics" d'après les mots de Silvana. Elle a tout autant essayé de lire des livres mais a tout autant abandonné l'effort. C'est chiant. Elle s'est perfectionnée dans le vol. C'est plus marrant. Au début elle a suivi les conseils de Zoro : trouver un travail respectable. Mais elle s'est renseignée, fallait un CV pour ça. Et pour un CV fallait des diplômes, et pour des diplômes fallait avoir suivi des cours dans une école. C'est devenu un peu trop compliqué, et logiquement moins simple qu'emmerder tous ces paquetés aux as qui tuaient trop de loups sur terre et qui traînaient leur cul d'un siège à un autre : elle les avait toujours vu assis, pour de vrai, au travail, après chez eux, puis dans la voiture, et rebelote le travail. Sisi, elle avait couru depuis qu'elle était en âge de bien tenir debout. L'en faudrait pour l'attraper.
Inventaire
Très souvent, elle porte deux plumes liées en une boucle d'oreille, à son oreille droite.
Profil psychologique
C'est un peu le complexe de sa personnalité. Un jour elle marche dans la rue, et elle voit bien que son pantalon est froissé, que son haut rose ça conviendrait à une gamine de quatorze ans, que sur sa gueule s'inscrit la vie du dehors qui élague assez les principes d'avoir de la classe, mais Sisi elle est sûre d'avoir la classe, dans son genre. Donc parfois, elle souffle sa cigarette par le nez avec les sourcils froncés, et baisse sa tête, parce qu'elle a un peu honte de qui elle est, de pas être née avec un nom de famille, d'avoir fait des études et de rouler dans une mini-golf : c'est juste un petit rêve qui dure le temps qu'il dure. Et puis parfois, y'a pas plus grande fierté. Que d'être soi. Que se dire qu'ils connaîtrons jamais ça, que la ville citadine leur a pris ce qu'elle tâche de conserver parce que même parmi les siens, surtout parmi les siens, y'en a qui partent, qui s'installent dans des logis sans plus de roues. Jusqu'à ce que leur culture se fasse avaler par la grande civilisation moderne, que leurs bagages soient pris, pour ce qu'il en reste...
Elle fait pas dans la finesse, ça c'est sûr, mais elle est douce quand même, selon avec qui elle est, selon ce qu'on lui veut. Attachée aux siens, sa meute, le reste la comprend pas, et elle a pas trop envie de les comprendre, c'est plus une tranchée qu'un fossé qui les sépare de la ville. Zoro s'est occupé des papiers, ils ont une sorte de dérogation qu'elle croit, parce qu'ils sont pas vraiment intégrés dans le peuple d'aujourd'hui alors ils sont juste matriculés comme un peu tous ceux qui se conforment pas, la Triade leur fout la paix jusqu'à qu'ils en pincent un qui fera des conneries. Voler, c'est du domaine de tous. Il faut juste qu'ils respectent la loi du silence, l'omerta de la magie, à priori... C'est que Sisi, elle connaît pas tout de l'histoire, et qu'elle s'en fiche un peu.
Elle a du mal avec les mots, beaucoup de répétitions en général, faudrait qu'elle tourne des pages, mais ça la fait chier. Et puis répéter, c'est pas mal souvent, ça s'imprime mieux dans la tête des gens.
Profil physique
Une allumette qui se craque. Grande, haute, les mollets musclés, le ventre fin, une manie de toucher ses cheveux parce qu'ils sont longs, qu'ils se foutent sur le visage. Fait plus jeune que son âge (semblerait, elle sait pas) Passe-partout. La louve se confond bien dans le noir : noir de pie, et puis haute sur pattes, là encore, mais fine, elle glisse entre des espaces qu'on penserait pas que ça passerait. Un jour elle a volé une poule comme ça, y'a souvent des poules à proximité de champs.
informations supplémentaires
La fumée des pots d'échappement la fait éternuer.
Derrière l'écran
Ton petit âge ? bup Ton impression générale du fofo ? bop Tu l'as connu comment ? blop Tu aurais des suggestions ? je me suis dit qu'on avait qu'une seule vie, et que dans celle-ci fallait bien s'amuser, donc j'ai fait n'importe quoi, une idée partie d'un sentier et d'un calepin pendant une période de confinement comme si on vivait now dans un film de sci-fi, bordel whatefu Le mot de la fin : bluuup
Graham Davis
quand tu lances un bâton, et que c'est de la dynamite